Une nouvelle loi a été adoptée par le parlement en France. Elle donne lieu à de nombreux commentaires. Cette loi criminalise tout acte de pénétration sexuelle d’un majeur sur un mineur de moins de 13 ans. La déduction est simple : Un mineur de 13 ans et plus peut donc donner son consentement libre et éclairé à un acte sexuel. Comment peut-on être sûr que le consentement d’un mineur est libre et éclairé ? Telle est la question.
Les tares genrées:
Le « sexe », ce mot qui attire toutes les attentions.
Le « viol », ce mot auquel personne ne veut s’identifier que ce soit en tant que violeur ou victime.
Parlons du violeur. Cette personne qui en réalité peut être un homme ou une femme. Le genre est malheureusement constamment masculin. De même que pour le mot « pute » d’ailleurs. Le genre est constamment malheureusement féminin. C’est de là que proviennent les dénies et les tabous de notre société : le fait qu’on n’admette pas que des hommes échangent leur corps contre l’argent, ou que certaines femmes obligent des hommes à l’acte sexuel et donc les violent. Il faut arrêter de genrer les tares.
Tous concernés:
Le violeur est la personne qui n’a pas le consentement de la personne avec qui elle a l’acte sexuel avec pénétration. Dit comme ça, j’espère qu’on cerne mieux que le problème est plus une question de communication qu’une question physique. Le consentement obtenu par la force ou par des manipulations n’est ni libre ni éclairé.
Une femme qui manifeste son désir vis-à-vis de son conjoint, qui lui n’est pas consentant. Cette même femme qui le fait culpabiliser en lui faisant comprendre que ça fait de lui une personne non-virile. Cette même femme qui finit par avoir un rapport avec son conjoint parce que celui-ci aura cédé est le violeur de cet homme. Pourquoi ? Simplement parce que le consentement de son conjoint n’était ni libre, ni éclairé.
Quelle preuve a cet homme de son viol ? Aucune. Est-il fier de lui ? Non. Est-ce de sa faute ? Pas entièrement si on doit tenir compte de la pression sociale. Que lui dira la société ? Qu’il a été faible. La honte est du côté de la victime tout d’un coup. Comprenez-vous que c’est dans cette situation que se trouvent de nombreux hommes et femmes que ce soit en couple ou non ?
Dans l’imaginaire collectif , le viol se passe lorsque la victime est plaquée contre le mur au détour d’une ruelle par son agresseur le temps de l’acte. La vérité est bien plus complexe. Ce qu’on déplore dans un viol, c’est davantage l’absence de consentement que la douleur physique.
J’ai envie de dire que la douleur physique est le quotidien de beaucoup de femmes qu’il s’agisse de leurs règles ou de l’enfantement. Ce n’est donc pas en soi la douleur physique.
Sans douleur physique, on peut parler de viol. Même en présence de désir, on peut parler de viol. Ceci qu’il s’agisse d’un homme ou d’une femme.
Oui, même en présence de désir ! La raison est simple. Il serait naïf de penser qu’un enfant n’a pas de désir. Un petit garçon de 5 ans peut avoir des réactions physiques liées à son désir. Des réactions qu’il ne comprend pas lui-même et qu’il ne pourra pas expliquer. La plupart des pédophiles se basent sur cette capacité qu’a l’enfant de ressentir des désirs pour parler de la maturité sexuelle. Infliger cela à un enfant qui n’a pas fini de se construire et à qui de surcroît on fera croire que c’est tout à fait normal a des conséquences générationnelles. Il se passe énormément de choses dans les familles, au sein des fratries , qui restent tabous.
Cet enfant sera un jour un adulte qui infligera le même scénario à d’autres personnes. La plupart des violeurs se basent sur le désir de l’homme ou de la femme pour déduire le consentement du partenaire.
La question vient : Comment peut-on être sûr que le consentement d’une personne est libre et éclairé ? Le consentement d’une personne ne se suggère pas. Il se demande pour avoir confirmation.
L’éducation ou l’incrimination:
Les ardents défendeurs des mineurs ennuient ces personnes qui ne se sentent pas concernées. Pourtant ces personnes qui ne se sentent pas concernées sont des victimes qui s’ignorent.
Elles-mêmes sont soumises à des pressions de groupe. Encore une fois qu’il s’agisse d’hommes ou de femmes. L’agresseur est souvent une ancienne victime à qui on n’a pas voulu reconnaître son vécu. Il est important d’humaniser l’agresseur (car il est vrai que tous les agresseurs ne sont pas conscients de leur acte), sans pour autant taire le ressenti de l’agressé(e).
Si l’une des excuses courantes est la présence du désir de la victime, l’autre excuse la plus fréquente en ce qui concerne l’agression des femmes est que celles-ci ne disent jamais oui, qu’il faut les mettre devant le fait accompli pour qu’elles finissent par aimer.
Libérer la parole:
Il est vrai que la plupart des femmes ont des retenues et ne s’expriment pas par peur du jugement. Votre rôle est de l’amener à parler et non d’agir pour qu’elle « APPRECIE » par la suite. Faite lui comprendre qu’elle a le droit de dire soit oui, soit non et ceci sans la manipuler. Si vous êtes si ouvert d’esprit que ça, ouvrez une discussion sur vos attentes et vis-versa AVANT et PENDANT l’acte. Là je parle bien de deux personnes adultes. Acceptez son « NON », sans le prendre personnellement.
Si un homme a le droit de dire oui, il a aussi le droit de dire non. Il ne s’agit pas de réprimer son désir. L’objectif n’est pas de finir frustré(e) à vie. Il s’agit de l’exprimer tout en étant à l’écoute de l’autre. Il y a une différence entre être en retrait et s’exprimer tout en étant dans l’écoute.
On est d’accord sur le fait que l’exercice n’est pas facile, mais il est temps de nous soigner pour protéger nos enfants. Surtout, il revient à chaque couple de savoir communiquer et d’avoir ses codes sachant que nous sommes tous différents.